vendredi 13 octobre 2017

Constant Tiffou

"Hussein-Dey est une ville industrielle qui vote plutôt à gauche, si on la compare avec les autres communes de la région d'Alger. Papa et son frère, mon oncle Marcel, se sont inscrits au parti communiste algérien. Ils y resteront quelques temps. Papa est un militant loyal et droit, même s'il n'est pas toujours en accord avec le parti. Il le quittera d'ailleurs bien avant notre départ d'Algérie mais restera un compagnon de route. En 1953, il se présente aux élections municipales, sur une liste "d'union démocratique de défense des intérêts communaux, des libertés, de la paix". Il est alors indépendant, non encarté. C'est à cette occasion qu'il va faire la connaissance d'un colistier, Gilbert Graille, mon futur instituteur, qui obtiendra une voix de plus que lui à cette élection. La liste est conduite par Constant Tiffou, premier adjoint au maire sortant, instituteur au collège technique et membre du PCA. Constant Tiffou est un ami de papa, apprécié à Hussein-Dey. Son engagement politique sera à l'origine de ses nombreuses arrestations et de traitements douloureux. On le croisera, dans les rues d'Hussein-Dey, après avoir été torturé et relâché, complètement anéanti physiquement, marchant très difficilement, appuyé sur une canne. En 1957, il est en désaccord avec le soutien du Parti aux attentats terroristes du FLN. Il s'en désolidarise et démissionne. Il sera l'un des deux accusés du procès du PCA de juin 1960 à être relaxé, malgré des fonctions antérieures importantes au sein du Parti puisqu'il en négocia les accords avec le FLN. Les autres accusés, dont Henri Alleg, le directeur d'Alger Républicain, seront condamnés à de lourdes peines de prison."



 
Alger Républicain du 15 avril 1955


Caricature du Journal d'Alger du 14 juin 1960
En bas : le bâtonnier Thorp, Moine, Akkache, Alleg, Tiffou. En haut : Me Matorasso, Mme Audin, Buono, Caballero, Catogni.
        

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